Fréquences vidéo, les explications

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Faut-il donc renouveler toute sa garde-robe d’émetteurs et de récepteurs vidéo pour profiter de Race Band ? Si vous voulez faire simple : oui. Mais il y a une alternative à la solution Race Band. Il est possible de séparer les fréquences des pilotes qui volent simultanément avec des émetteurs classiques, au prix d’une petite gymnastique. Le principe est d’espacer chaque émetteur de 35 à 40 Mhz.

ondesJérôme Meynet : L’une des solutions, que j’ai expérimentée avec succès, consiste à utiliser 4 fréquences de la bande B sur les 8 disponibles, en respectant un écart de 38 MHz entre chaque. Par exemple la B1, B3, B5, B7 qui correspondent aux fréquences 5733, 5771, 5809 et 5847. Cela permet à 4 pilotes d’évoluer en même temps. Pour passer à 5 pilotes ou 6 pilotes, on peut ajouter par exemple des fréquences de la bande E, là encore en veillant à conserver un écart de 35 à 40 MHz. Par exemple, on peut ajouter les fréquences E1 et E5 (5705 et 5885 MHz). Cette méthode s’apparente beaucoup au Race Band d’ImmersionRC.

Notez que les fréquences de la bande E ne sont pas autorisées en France. Attention, vouloir séparer les fréquences de 35 à 40 MHz peut aboutir à un écart total qui approche les 190 MHz ou 240 MHz. Or, souvenez-vous, c’est dans ce cas que se manifestent les images fantômes dues aux harmoniques. Donc il convient d’éloigner les émetteurs des récepteurs (de 10 mètres au moins) pour en diminuer l’influence si on vole à plus de 4 en même temps. Il est conseillé de vérifier qu’il n’y a pas un écart de 190 ou de 240 MHz entre deux fréquences, plus ou moins 20 MHz. Un exemple ? Evitez d’utiliser simultanément la fréquence B8 (5866 MHz) et la E3 (5665 MHz). Soit 201 MHz d’écart : c’est trop proche de 190 MHz, les harmoniques risquent de se manifester !

Les conseils de Jérôme Meynet

Il y a plusieurs règles à respecter pour voler à plusieurs sans souffrir d’interférences pénibles. Elles découlent de toutes les observations qui ont été faites. Plus vous les respectez, plus vous aurez de chances de réussir votre installation multipilote. Dans le meilleur des mondes, tous les pilotes doivent passer un peu de temps à choisir leur fréquence, et la tester en présence des autres. C’est un peu long et fastidieux. Mais une fois ces réglages faits et que tout fonctionne, on ne touche plus à rien. A la prochaine séance de vol, tout sera déjà prêt, les vols pourront commencer sans attendre. Evidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire…

reglesRègle 1. Il ne faut pas dépasser une puissance d’émission de 200 mW. Sachant que 25 mW suffisent amplement pour la plupart des situations de courses en immersion.

Règle 2. Il faut veiller à ce que les émetteurs et les récepteurs soient toujours éloignés de 10 mètres au moins. Cette règle n’a l’air de rien, mais la suivre à la lettre est in-dis-pen-sable !

Règle 3. Il faut respecter un écart de 35 à 40 MHz entre les fréquences de chaque pilote.

Règle 4. Il faut éviter, autant que possible, un écart de 190 MHz ou 240 MHz entre deux fréquences pour se prémunir des harmoniques.

Règle 5. Il faut privilégier un récepteur à haute sensibilité si on vole avec des émetteurs de 25 mW.

Pour respecter la règle 1, c’est simple, il faut bien choisir son émetteur vidéo en évitant de se laisser aller à la surenchère des puissances. « Less is more » !

Dsc_0455-600Pour respecter la règle 2, il faut séparer la zone des pilotes et celle du décollage des racers, d’au moins 10 mètres (cette distance peut descendre à 5 mètres si on ne vole qu’à 3 ou 4). Ce qui sous-entend qu’on ne décolle et qu’on n’atterrit jamais à côté de soi ou d’un autre pilote. Cela implique qu’il est impératif d’allumer les émetteurs vidéo sur la zone de décollage, et là uniquement. Surtout si d’autres pilotes sont déjà en vol. A vrai dire, il est important de prendre l’habitude de ne jamais allumer un émetteur quand d’autres sont en vol. La règle 2 signifie aussi qu’il faut toujours éteindre l’émetteur vidéo quand on revient de la zone de décollage avec son racer. On oublie facilement ces règles de base pendant une longue séance de vols en immersion, surtout lorsque tout se passe bien. Mais il suffit d’une erreur d’inattention pour mettre des pilotes en difficulté. La meilleure situation pour des pilotes avec des antennes omnidirectionnelles, c’est… au milieu du parcours. Pour des raisons de sécurité, il est préférable de situer la zone des pilotes à l’extérieur du parcours. Mais dans ce cas, il est préférable d’adopter des antennes directionnelles à fort gain, et de s’assurer qu’elles couvrent l’intégralité du tracé.

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La fiche, à imprimer

Pour respecter la règle 3, La Fabrique Circulaire et Helicomicro vous proposent une fiche à imprimer, qui simplifie la visualisation des écarts de fréquences.

Pour respecter la règle 4, la fiche à imprimer comporte une réglette à découper (en fait 2, parce qu’il y avait la place). Elle permet de mesurer simplement les écarts entre les fréquences pour éviter ceux qui sont proches de 190 et 240 MHz. Plus la puissance d’émission est forte, plus les harmoniques sont susceptibles de créer des perturbations. Mieux vaut limiter la puissance à 25 mW pour limiter les ennuis.

Pour respecter la règle 5, il faut bien étudier les fiches techniques des récepteurs vidéos, et ne pas hésiter à écarter les modèles à -90dB pour privilégier ceux à -95dB. Ce choix est crucial pour voler avec des émetteurs de 25 mW, il est moins important avec 200 mW.

Les constats de Helicomicro

Sachez que les émetteurs vidéo émettent plus fort dans les 2 à 3 premières minutes après avoir été allumés. La puissance (mesurée à la base de l’antenne) d’un émetteur de 200 mW peut atteindre 300 mW dans les premières minutes, puis elle redescend. Parfois au-dessus de 200 mW, parfois en-dessous. Tout dépend du modèle d’émetteur et de sa marque, chacun d’entre eux se comporte de manière différente. Les émetteurs que nous avons testés sur Helicomicro ont été passés au test de puissance, avec un document récapitulant les résultats à consulter ici. Sachez que la puissance constatée sur tous les émetteurs suit une logique invariable (sauf pour les modèles d’ImmersionRC) : plus la fréquence est basse, plus la puissance est élevée. Un émetteur Boscam TS353 donné à 400 mW sur la fréquence 5705 émet à 425 mW. Sur la fréquence 5945, il émet à 362 mW. Conclusion ? Plus la fréquence est basse, plus la puissance de l’émetteur est élevée. Qui plus est, plus la fréquence est basse, plus elle porte loin et à travers des obstacles. A savoir si vous voulez tirer le meilleur parti d’un émetteur.

La Fabrique Circulaire !

Tous nos remerciements vont à Jérôme Meynet, de la Fabrique Circulaire, pour ses explications et ses conseils qui n’ont pas été superflus pour comprendre un peu les subtilités des ondes radio en 5,8 GHz. Cette société basée en Haute Savoie est spécialiste des antennes haute performance à polarisation circulaire destinées à améliorer la qualité des connexions radio. Des musts pour mieux profiter des vols en immersion. Le site de la Fabrique Circulaire se trouve ici.

La fiche, mode d’emploi

La fiche sert à vérifier que les règles 3 et 4 sont respectées. Il faut un écart de 35 à 40 MHz entre deux fréquences, et il faut éviter les écarts de 190 et 240 MHz. Les bandes grises correspondent aux fréquences Race Band, à titre indicatif. Mais vous n’êtes évidemment pas obligé de vous caler sur ces fréquences.

Exemple 1 :
Lucien a choisi d’émettre en B7 (5846 MHz), ce qui signifie que Gaston peut être en B5 (5809 MHz) ou Race Band 5 (5806 MHz). La réglette permet de le vérifier. Mais un rapide calcul mental mène au même résultat, bien sûr.

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Exemple 2 :
Gaston a choisi d’être en B5 (5809 MHz), Norbert peut donc choisir B3 (5771 MHz) ou Race Band 4 (5769 MHz).

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Exemple 3 :
Duncan a voulu émettre en E6 (5905 MHz). Cela signifie que Lee a tout intérêt à ne pas être en E3 (5665 MHz), ni en E1 (5705 MHz), sous peine de subir des harmoniques. Il peut choisir une autre fréquence entre 5865 MHz (5905 – 40) et 5735 MHz (5905 – 190 + 20).

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Exemple 5 :
Duncan a finalement choisi d’émettre en E7 (5925 MHz). Xena, qui est en B1 (5733 MHz) a tout intérêt à changer de fréquence. Elle doit éviter les fréquences A1, A2, B1, B2, F1 et RB3. John, qui est en RB2 (5695 MHz) doit aussi changer sous peine d’expérimenter des parasites. Il doit éviter les fréquences E2 et RB2.

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Exemple 6 :
Lucien, Gaston et Xena émettent en Race Band, RB3, RB5 et RB6. Norbert vient se joindre à eux, mais il n’est pas équipé Race Band. Il a le choix d’émettre en A3 (5765 MHz) ou B3 (5771 MHz) sans les perturber.

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Note : il existe plusieurs autres combinaisons pour les 6 exemples, ils ne sont donnés qu’à titre d’exemple. L’important ? C’est de passer un peu de temps sur le terrain, tous les pilotes ensemble, pour obtenir un environnement vidéo qui fonctionne correctement…

 

Sources: https://www.helicomicro.com/2015/08/07/frequences-video-les-explications/2/

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